Carifesta: festival d’arts de la Caraibe. La XIIème édition est clôturée.
Le Festival d’Arts caribéens qui s’est tenu dans 5 villes du pays, du 21 au 30 août 2015, s’est achevé sur le Kiosque Occide Jeanty au Champs de Mars.
La XIIe édition s’est cloturée le dimanche en présence du président de la République Michel J. Martelly, son épouse Sophia Martelly, le Premier Ministre Evans Paul, la Ministre de la Culture Dithny Joan Raton, la Ministre du Tourisme Stéphanie Balmir Villedrouin et du Secrétaire général de la CARICOM, Irwin Laroque.
A la veille de la cérémonie de clôture, dans une entrevue accordée au journal, Mme Dithny Joan Raton a souligné qu’Haiti a été, durant une dixaine de jours, “un lieu de rendez-vous d’humanisme, des arts, de la culture mais aussi de débat et d’échange”, estimant que “cette édition a été un succès notamment sur les plans artistique et touristique”.
Formant un public dense et régulier, drapeaux en main, dimanche soir au Kiosque Occide Jeanty, pour clôturer la XIIe édition du festival d’arts de la Caraibe, lors de cette manifestation culturelle, les festivaliers ont pu découvrir tout au long de ces dix magnifiques journées de talentueux artistes haitiens. Avec notamment environ 125 événements dédiés au cinéma, à la mode, la dance, la musique, au théâtre, à l’art visuel, et par sucroit de multiples oeuvres d’art réalisées par ces artistes haitiens. Ainsi que de Mega-concerts auréolés des groupes musicaux dans la trempe de Djakout #1 et Tabou Combo, à en croire les membres de l’organisation. Cette XIIe édition a confirmé la qualité et l’attrait d’un événement propice aux rencontres, aux découvertes et aux débats en réunissant de nombreux professionnels et un public renouvelé et diversifié.
Dans l’arène du Kiosque Occide Jeanty, après le passage de la chorale de l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS) et la troupe de dance “Dance for Life”, qui a ouvert la soirée, des artistes haitiens très connus comme Jean Jean Roosevelt et Princess Eud avaient eux aussi fait valoir leur talent. Comme à l’accoutumé, J-Perry et Shabba ont assuré dimanche soir, avec respectivement les deux tubes « Dekole et Jou a la » dans l’effervescence, et surtout avec des fans en furie qui les suivaient et connaissaient leurs morceaux par coeur. Les deux chanteurs ont tous deux brillamment marqué leur passage.
« Je viens ici pour admirer le talent à l’état pur et apprécier la musique », a lancé Bednerssa Desrosiers, une ravissante jeune haïtienne, originaire de Port-Salut, passionée de la bonne musique, sans doute. Elle se dit très fière d’être haitienne et estime qu’Haiti est sans ambages la mère de la Caraibe. “Un pays très beau et riche, mais malheureusement la malédiction politique l’empêche d’émerger”, a t-elle ajouté. Rappelons que le but de ce festival, est surtout le mélange, le partage mais aussi la rencontre avec d’autres cultures.
Aller à la rencontre de l’Autre, c’est aller à la découverte de soi-même. Evoluer, échanger, c’est beau, drôle c’est l’essence même de la musique, sans oublier le partage.
A coeur ouvert, la chanteuse de la Dominique, Ophelia Lagrande, nous a confié dans les coulisses, avec un sourire de Duchenne, : «j’ai la chance de jouer avec d’excellents musiciens haitiens avec lesquels j’apprends et je m’inspire aussi. Le public haitien est chaud. Je suis venue pour seulement quelques jours, toutefois leur acceuil chaleureux me donne l’envie de rester. C’est à travers la culture qu’on se reconnaît. Je crois qu’on l’a vu et ressenti ce soir. J’ai un album en chantier, poursuit-elle, et je pense même que je vais raconter cette expérience en Haïti dans l’un de mes morceaux… On est des gens ouverts au monde. Notre message est celui de la paix, de l’unité”. A t-elle conclu! “Il n y a pas de différence entre les caribéens. Je veux montrer à travers ma musique l’union des peuples, la fraternité, montrer qu’on est un seul peuple, a déclaré Jean Jean Roosevelt, l’originaire de Jérémie, qui, dans un spectacle mené par des jeunes musiciens épatants, a séduit le public par l’originalité de sa voix et l’authenticité de sa musique.
Ainsi s’est achevé ce festival des arts, en beauté tout de même, malgré les fluctuations de son organisation qui changent souvent sans pour autant avoir un incident sur le festival. La question que l’on se pose à présent: “est-ce qu’après le bal, le tambour sera léger ou lourd comme d’habitude?”
Joel Pierre
